Les dieux sont tombés sur la tête

Film botswanais écrit et réalisé par le sud-africain Jamie Uys, sorti en 1980

Une bouteile de coca-cola, jetee d'un avion, atterrit en plein milieu d'un village bushmen. Ce don des dieux seme la discorde dans la tribu qui n'a de cesse de s'en debarrasser. Un des films les plus charmants et les plus frais du cinema contemporain.

 

 


 

You Are What You Eat

Film documentaire réalisé par Barry Feinstein sur le Flower Power à San Francisco dans les années '60

Il y a quelques jours, je découvre, par hasard, la chanson « My Name Is Jack » interprétée par le groupe de Manfred Mann en 1968. Je trouve les paroles un peu cucul, mais je suis interpellé par une expression qui revient à chaque couplet : « Greta Garbo home for wayward boys and girls », soit donc « La maison de Greta Garbo pour garçons et filles rebelles »

Ça m'interpelle. C'est quoi cette maison de Greta Garbo ? Elle vit toujours, puisqu'elle ne décedera quand 1990, bien qu'elle se soit complètement retirée de la vie publique, et que son dernier film date de 1941, à 36 ans à peine. A-t-elle vécu là ? Est-ce un établissement auquel on a donné son nom ? Je commence à chercher, et je m'aperçois tout d'abord que la chanson a aussi été interprétée par un groupe de folk que je connaîs très bien : Peter, Paul and Mary. Mais aussi que dans les deux cas, il s'agit de reprises, et que la chanson a été écrite, paroles et musique, par un certain John Simon, qui m'est totalement inconnu, et que cette chanson a été écrite pour figurer dans un film documentaire, sorti en 1968, mais essentiellement tourné pendant les étés 1966 et 1967 à San Francisco, en pleine éclosion du mouvement hippie. Le film a été réalisé par Barry Feinstein, qui m'est aussi inconnu que l'est John Simon, et que l'initiative en revient à John Simon, qui en a écrit d'ailleurs la bande originale, et aussi à Peter Yarrow, du groupe Peter, Paul and Mary précisément, qui en assure la direction musicale, et qui est omniprésent dans le film.
C'est donc un film qui est tourné résolument vers la musique qui florissait ou germait à ce moment dans ce lieu culte de l'opposition à la guerre du Vietnam qu'était San Francisco.

Le film est un montage un peu hasardeux de bouts de films tournés, semble-t-il au hasard des rencontres, et on y retrouve divers chanteurs du moment, qui y vont tous de leur chanson, notamment David Crosby et Frank Zappa.
Et la chanson « My Name Is Jack » apparaît à 42 minutes. Et à force de chercher, notamment sur un vieux forum de 2005, précisément lié à ce mystérieux Greta Garbo home, je découvre toute l'histoire. Ce Greta Garbo home était en fait un vieil hotel de l'époque victorienne, proche de la baie de San Francisco, presqu'entièrement désafecté, et squatté par certains hippies de passage à San Francisco. Son véritable nom était le Kirkland Hotel, et son surnom de Greta Garbo Home venait de l'affiche de Greta Garbo sur un des murs du hall de l'hotel. Dans le film, pendant que passe la chanson, on la découvre d'ailleurs, ainsi que les personnages évoqués dans les paroles, notamment « Fred with his hands on his head cause he thinks he's heard the bomb ». En lisant les commentaires de ce forum, dont beaucoup proviennent de personnes qui étaient à San Francisco à cette époque, dont un grand nombre qui ont séjourné dans l'hôtel, j'apprends également le fait qu'on ait retrouvé des centaines de vieilles chaussures montantes à boutons dans les caves de l'hotel, et que c'était très vite devenu un must pour les hippies d'en porter dans les rues proches de la baie. J'apprends aussi que l'hotel a été rasé peu de temps après le tournage et qu'il est devenu un parking.

Bon, il faut reconnaître que le film ne casse pas la baraque. Mais qu'il y a quand même quelques grand moments de musiqe et de contestation, notamment entre 32 et 39 minutes. Ègalement la reprise de « I Got You Babe » de Sonny and Cher, à 1:00:00, et tout le final de guitare.

Une dernière remarque : le titre du film ne fait référence à rien d'écolo ni de végan. Ce n'était pas encore d'actualité. C'était plutôt « Es-tu amphétamines ou LSD ? »

 

 


 

Bowling for Columbine

Michael Moore (2002) 

Bowling for Columbine est un documentaire critique de la société américaine qui tente de répondre à cette question : « Pourquoi le nombre d'homicides par arme à feu est-il proportionnellement plus élevé aux États-Unis que dans les autres pays ? ». Le titre fait référence à la fusillade du lycée Columbine à Littleton (Colorado) en 1999 où 12 lycéens et un professeur sont assassinés par deux de leurs camarades.

Le titre Bowling for Columbine provient de la dernière phrase prononcée par Michael Moore dans le film, qui précise que les auteurs du massacre, Eric Harris et Dylan Klebold, ont joué au bowling de 2h à 6h matin la veille de l'attaque. Une enquête ultérieure indique que ce fait n'est pas authentique.

 

 


 

Robert Guediguian interview

Robert Guediguian interview

Robert Guediguian interview

Robert Guediguian interview

Robert Guediguian interview

Robert Guediguian interview

Conversation avec Robert Guediguian

Avant d’être cinéaste, Robert Guédiguian s’est toujours dit qu’il serait un militant qui vivrait intensément. Son cinéma lui ressemble, il est de l’Estaque, il est arménien, il cavale avec joie, il s’arrête avec gravité. C’est un cinéma qui constitue une comédie humaine racontée souvent comme un conte avec la dose d’échappée poétique nécessaire à la vie. 

Dernier été

L’été incertain d’une bande de copains, balançant entre insouciance et lendemains qui déchantent... Dès ce premier film de Guédiguian, tout y est : l’amorce d’une oeuvre où se joue le destin de la classe ouvrière et du quartier de l’Estaque, et un duo d’acteurs fétiche : Gérard Meylan et Ariane Ascaride.
L’Estaque, un port au nord de Marseille, aux premières lueurs des années 1980. Gilbert vit de petits boulots, mais il a conscience que cela ne durera pas toujours. Les usines ferment et le quartier subit les assauts des promoteurs immobiliers. Avec ses amis Banane, Mario et son frère Boule, éternellement réunis autour d’un pastis, Gilbert parle du quotidien, drague sans lendemain, frime en plongeant à des hauteurs insensées ou monte des combines pour se faire des sous. Un jour, il rencontre Josiane, une jeune femme qui travaille à l’usine…

Vivre et mourir à l’Estaque
Fils d’un docker et originaire de Marseille, Robert Guédiguian puise dans le terreau socioculturel qui l’a vu grandir le matériau de son premier film, coécrit et réalisé avec Frank Le Wita. Ici, le travail et l’argent – ou plutôt leur absence – régissent les conversations et servent de moteur au récit. S’y déploient déjà l’observation attentive d’une classe ouvrière en proie à un chômage galopant, la puissance du collectif comme rempart au désespoir et l’esprit de fronde face aux élites. “Il est mort ce quartier et nous avec”, constatera Gilbert, propos qui n’a rien de fictionnel. Une fin annoncée, contre laquelle Guédiguian luttera néanmoins, en racontant le port et l’Estaque toute sa vie, afin de donner un visage à ceux que les politiciens méprisent. Il peuple ce lieu de personnages que va jouer la même troupe d’acteurs et d’actrices au fil des décennies (dont on voit ici les émouvants débuts et la jeunesse), symboles d’un cinéma qui se fait à plusieurs, sur le temps long. Dans Dernier été, le jeune cinéaste installe, sans le savoir, le duo d’amoureux emblématique de son œuvre, Ariane Ascaride et Gérard Meylan, qu'on retrouvera notamment dans Marius et Jeannette, le succès qui fera connaître Guédiguian au grand public en 1997. Jean-Pierre Darroussin rejoindra la fine équipe en 1986 et ne quittera plus cet univers où le drame côtoie, dès ce premier film, allègrement la fête.

L'argent fait le bonheur

Dans une cité proche de Marseille, minée par la violence et le chômage, un groupe de femmes prend les choses en main... Premier volet des "Contes de l’Estaque" de Robert Guédiguian (avant "Marius et Jeannette" et "À l’attaque"), une fable sociale grinçante, tempérée par l’idéalisme et les échappées oniriques.
Dans une cité perchée au-dessus de Marseille se côtoient des familles aux origines diverses, toutes frappées par la misère, entre chômage, drogues et violences. Face à l’horizon morne qui les guette, un curé – qui officie dans une église de tôle ondulée – se démène pour améliorer le quotidien. Lorsque le caïd de la cité est incarcéré, ses deux “lieutenants”, Pierre et Omar, s’affrontent pour le remplacer. Une épaisse ligne de peinture est tracée au sol sur l’esplanade pour distribuer les clans, séparant au passage nombre d’amis, de couples et de familles. C’est sans compter l’élan héroïque des mères du quartier qui vont échafauder un plan pour faire à nouveau société.

L’irrévérence au cœur
Avec ce film, Robert Guédiguian amorce les “Contes de l’Estaque”, qui comprennent aussi Marius et Jeannette et À l’attaque. Ces films s'ancrent dans le petit port de la banlieue marseillaise du même nom, et se démarquent par leurs saillies surréalistes et provocatrices : “On va leur apprendre à voler comme il faut”, déclare Simona qui veut inciter les enfants à aller chez les riches au lieu de dépouiller leurs voisins, aussi pauvres qu’eux. Accompagné pour la première fois au scénario par Jean-Louis Milesi – avec lequel il collaborera pendant quinze ans –, le cinéaste se lance à grandes embardées dans son récit, comme les gamins gouailleurs de la “cité-théâtre” qui constitue l’âme du film. Il en quadrille le territoire avec la curiosité de l’enfance, dans un flot de mouvements de caméra dynamiques. Dans cette unité de lieu resserrée se crée une société en miniature qui sait pourtant prendre de la hauteur. Face au chômage, aux addictions, aux violences ou au désarroi d’un curé dépassé, les femmes de la cité se démènent avec, en tête, Ariane Ascaride, sublime figure de matriarche. Avec un goût prononcé pour le pas de côté – tant dans les échappées oniriques que dans le détournement savoureux de la langue –, le réalisateur exprime avec emphase son idéal : un vivre-ensemble qui se jouerait des travers de la société pour en créer une meilleure. Depuis, la cité du Plan d’Aou, où avait été tourné le film, a été démolie. Mais Robert Guédiguian continue de regarder les classes populaires sans misérabilisme et de riposter avec irrévérence au discours dominant.

A la vie, à la mort !

Entre Marseille et L'Estaque, port d’attache où Robert Guédiguian installe à nouveau sa petite bande de généreux irréductibles, un mélo tour à tour déchirant et rigolard.
L'Estaque, dans la banlieue de Marseille, entre les cheminées des raffineries et la mer. Le cabaret du Perroquet bleu sert de refuge à une poignée d'irréductibles. Il y a José, le patron, Gitan au grand cœur, amoureux des voitures et des femmes ; Joséfa, la patronne, strip-teaseuse attitrée de l'établissement ; Marie-Sol, qui monte tous les jours à Notre-Dame de la Garde pour supplier la Vierge de lui donner un enfant ; Patrick, son mari, chômeur de longue durée ; Jaco, lui aussi sans travail depuis longtemps, détesté par sa femme et ses enfants parce qu'il n'arrive pas à payer les traites de la maison ; Otto, l'ancien légionnaire ; et enfin Papa Carlossa, le père de José et de Marie-Sol, qui croit que Franco règne toujours sur l'Espagne et qui rêve de lui faire la peau. Vénus, une jeune toxicomane, et Farid, un gamin des rues, rejoignent bientôt la bande. Un jour, Marie-Sol demande à Jaco de lui faire l'enfant qu'elle ne peut pas avoir avec son mari...

Hymne à l'amour
Jeunes ou vieux, tous les membres de la tribu cabossée du Perroquet bleu, généreux jusqu'au sacrifice, luttent pour survivre au jour le jour, avec pour carburant l’amour qu’ils se portent envers et contre tout. L'enfant que porte Marie-Sol devient le symbole de l'espoir et le ciment de cette petite communauté qui tient tête à la misère et au malheur. Entre espoir et tragédie, comédie et lyrisme, Robert Guédiguian resoude dans les rues de l’Estaque et de Marseille, qu’il filme toujours avec le même élan, sa belle équipe de camarades, renforcée de quelques outsiders, dont Jacques Gamblin, bouleversant. À la fois rigolard et ineffablement mélo, un hymne à l’amour et à la solidarité.

Marius et Jeannette

Dans le quartier de l’Estaque à Marseille, Marius rencontre Jeannette... Signée Robert Guédiguian, une vraie romance populaire interprétée par une formidable bande d'acteurs : Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Pascale Roberts et Jean-Pierre Darroussin.
L'Estaque, à Marseille. Jeannette élève seule ses deux enfants avec un maigre salaire de caissière. Elle habite une minuscule maison ouverte sur une courette, entourée par des voisins qui l'encouragent avec force éclats de rire et coups de gueule. Un jour, Jeannette escalade le mur d'une cimenterie désaffectée dans l'intention de voler des pots de peinture pour refaire sa maison. Marius, vigile taciturne, l'en empêche et tous deux s'engueulent. Le lendemain, Marius vient déposer les pots chez elle…

"Une envie de lumière"
"C'est une histoire d'amour. Pas Sissi et l'archiduc. Non, une histoire d'amour chez les pauvres, là où il n'y a vraiment aucun intérêt en jeu dans le fait de vivre ensemble… Il y aurait plutôt des soucis supplémentaires. C'est un conte : la vie n'est pas comme cela. Croyez-moi, j'en suis conscient. C'est une proposition, une envie de lumière, d'air frais, de bonheur malgré tout possible. La comédie, le burlesque, le mélodrame sont là pour produire un enchantement, pour générer de la vitalité. Cela me fait penser à du théâtre berlinois d'agit-prop. La cour ressemble d'ailleurs à une scène de théâtre : les voisins de Jeannette constituent le chœur antique. Ce qui me permet d'intervenir dans le débat crucial de la recette de l'aïoli, de faire de la publicité pour L'Humanité (qui va mal) et pour Le Monde diplomatique (qui va bien), d'insister sur le fait que voter Le Pen ne serait-ce qu'une fois est une fois de trop, que les grandes religions monothéistes ont une origine commune… Bref, de situer dans son contexte actuel cette histoire d'amour. C'est vrai que je dis des évidences. Mais jusqu'où doit-on être subtil ? N'y a-t-il pas des choses qu'il faut sans cesse réaffirmer sous des formes sans cesse renouvelées ?" (Robert Guédiguian)

À l'attaque !

Dans ce troisième "Conte de l’Estaque", Robert Guédiguian entrecroise deux récits : l’écriture d’un scénario par deux compères et l’histoire qu’ils racontent, celle d’un garage familial en péril. Un habile procédé pour mettre en scène les représentations de classes. Avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan.
Installés dans une maison confortable, deux scénaristes se lancent dans l’écriture d’un film politique. D’envies et de caractères divergents, ils se heurtent à une foule de questions sur la construction des personnages et du récit, tandis que l’histoire prend forme sous nos yeux. Au garage Moliterno & Cie, Gigi et Jean-Do sont en charge de la réparation des voitures tandis que Lola les bichonne et que Marthe s’occupe des factures. Sommés de payer leurs traites, ils se retrouvent dans une impasse, par la faute d’une multinationale qui leur doit de l’argent. La fronde va s’organiser…

Mise en abyme
À l’attaque ! l’annonce d’entrée de jeu – l’entreprise est assurément ludique –, le spectateur se trouve dans un “Conte de l’Estaque”, série de films dans laquelle Robert Guédiguian travaille son cinéma sur le registre de la fable. Si les deux volets précédents, L’argent fait le bonheur (1993) et Marius et Jeannette (1997), étaient construits de façon classique, le cinéaste opère ici une mise en abyme qui ausculte le processus de fabrication complexe d’un récit. Car Yvan et Xavier, duo de scénaristes qui rappelle forcément Robert Guédiguian et Jean-Louis Milesi (onze films scénarisés en binôme !), s’écharpent sur la trajectoire des personnages qu’ils ont créés… dans un contexte social précis. Une façon maligne d’interroger le regard de la petite bourgeoisie sur la classe ouvrière, de donner du relief à ceux et celles qu’ils font vivre à l’Estaque et dont ils imaginent progressivement la rébellion face à un capitalisme de plus en plus gourmand. Quand Gigi et Jean-Do disent des patrons que “c’est leur métier de nous contenir”, les femmes de Moliterno & Cie libèrent, elles, leurs désirs et portent l’espoir d’une fin heureuse. Et le conte de transcender la réalité crasse d’une société qui vire à droite, en portant haut le pouvoir du groupe.

 


14 février 2004

Hommage à Robert Badinter devant le ministère de la justice et commentaires et débats en studio sur LCI

 

 


 

14 février 2004

Hommage national à Robert Badinter devant le ministère de la justice, place Vendôme

 

 


 

17 septembre 1981

Discours de Robert Badinter à la tribune de l'Assemblée pour l'abolition de la peine de mort - Discours, Interview et Commentaires

 

 


 

Les Naufragés des Andes

Crash du vol Montevideo - Santiago du vendredi 13 octobre 1972

 

Le 12 octobre 1972, le vol 571 de la Force aérienne uruguayenne s'envole de l'aéroport international de Carrasco pour rejiondre la Santiago du Chili. À bord se trouvent quarante-cinq personnes, pour la plupart des étudiants et membres de l'équipe de rugby des anciens étudiants du collège Stella Maris de Montevideo, qui doit disputer un match au Chili. L'avion fait escale à Mendoza en Argentine pour une nuit, à cause des conditions difficiles climatiques. Le lendemain, 13 octobre 1972, le pilote de l'appareil, le Colonel Julio Ferradas, choisit de traverser la cordillère des Andes au passage du Planchón, plus au sud. Une fois traversé, l'avion reprendrait cap au nord pour rejoindre Santiago. Croyant avoir franchi entièrement le passage dans les nuages, le pilote avertit a 15h30 la tour de contrôle de Santiago qu'il se trouve au-dessus de Curicó et amorce sa descente. Mais quand, une minute plus tard, la tour tente de communiquer avec l’appareil, elle n’obtient aucune réponse… 

Le Chili, l’Argentine et l’Uruguay mettent tous leurs moyens en commun pour retrouver l’avion. Mais il y a sur les Andes des chutes de neige exceptionnelles et la carlingue est peinte en blanc… Bien peu de chances donc, qu’on ne retrouve jamais l’avion et encore moins de chances que l’un des quarante-cinq passagers ait pu survivre à l’accident…

Le dixième jour après la catastrophe, les recherches sont abandonnées.

 

L'ACCIDENT
La navigation à l'estime du pilote est fausse : la vitesse de l'avion est plus faible à cause du vent de face et le temps habituel de la traversée est rallongé. L'avion descend trop tôt et s'écrase sur un glacier dans une zone reculée, à proximité de la frontière entre le Chili et l'Argentine. Lors du crash, la queue de l'avion se détache emportant avec elle 8 personnes.

Morts pendant le crash:
Col. Julio César Ferradás, 39 ans, pilote, mort pendant le crash.
Gaston Costemalle, 23 ans, mort pendant le crash.
José Guido Magri, 23 ans, mort pendant le crash.
Esther Nicola, 40 ans, morte pendant le crash.
Dr. Francisco Nicola, 40 ans, mort pendant le crash.
Eugenia Parrado, 50 ans, morte pendant le crash.

Disparus suite au crash:
Alexis « Alejo » Hounié, 20 ans.
Filipe Maquirriain, 22 ans.
Julio Martínez Lamas, 24 ans.
Lt. Ramon Martínez, 30 ans.
Sgt. Ovidio Ramírez, 26 ans, steward.
Daniel Shaw, 24 ans.
Fernando Vásquez, 20 ans.
Carlos Valeta, 18 ans.

L'APRÈS CRASH
Les survivants se retranche dans l'appareil compte tenu du froid extrême (jusqu'à -30 °C la nuit) et de la neige qui tombe des jours durant.

Francisco « Panchito » Abal, 21 ans, mort la première nuit après le crash.
Lt. Col. Dante Lagurara, 41 ans, copilote, mort la première nuit après le crash.
Graciela Mariani, 43 ans, morte en milieu de journée le lendemain du crash.

Susana « Susy » Parrado, 20 ans, morte des suites de ses blessures 8 jours après le crash.

Ils apprennent par la radio du poste de pilotage, remise en état, que les opérations de recherche sont abandonnées car l'avion, de couleur blanche, est jugé indiscernable dans la neige. Roy Harley a été le premier à apprendre la mauvaise nouvelle, onze jours après l'accident, alors que les recherches avaient déjà été arrêtées depuis trois jours.

Le peu de nourriture qu'ils ont pu rassemblé (sucrerie, chocolat et alcool...) est épuisée, la faim commence à se faire fortement ressentir, et les groupe s'affaiblit. Le 10e jour, ils prennent alors la décision de manger les corps des victimes de l'accident pour survivre. Auparavant, ils ont convenu que si l'un d'entre eux en venait à mourir, les autres pourraient le manger.

Carlos Valeta, 18 ans, il se trouvait dans la queue de l'avion. Il survécut à la chute mais est mort en tentant de rejoindre ses amis dans le fuselage.

L'AVALANCHE
Le 29 octobre, une avalanche recouvre totalement l'avion qui servait d'abri contre le froid glacial et le vent. Elle fera sept nouvelles victimes parmi les vingt-sept personnes ayant survécu à l'accident initial.

Daniel Maspons, 20 ans, mort pendant l'avalanche 17 jours après le crash.
Juan Carlos Menéndez, 22 ans, mort pendant l'avalanche 17 jours après le crash.
Gustavo « Coco » Nicolich, 20 ans, mort pendant l'avalanche 17 jours après le crash.
Marcelo Pérez, 25 ans, capitaine de l'équipe de Old Christians, mort pendant l'avalanche 17 jours après le crash.
Enrique Platero, 22 ans, mort pendant l'avalanche 17 jours après le crash.
Sgt. Carlos Roque, 24 ans, mécanicien, mort pendant l'avalanche 17 jours après le crash.
Diego Storm, 20 ans, mort pendant l'avalanche 17 jours après le crash.

APRÈS L'AVALANCHE
Liliana Methol, 34 ans, morte pendant une tempête de neige après l'avalanche.
Arturo Nogueira, 21 ans, mort de suites de ses blessures 32 jours après le crash.
Rafael Echavarren, 22 ans, mort des suites de ses blessures 35 jours après le crash.
Numa Turcatti, 24 ans, mort des suites de ses blessures 58 jours après le crash.

L'EXPÉDITION
Au début du mois de décembre 1972, les temérature remontent et le dégel s'amorce. Le fuselage est à nouveau visible et les survivants profitent des beaux jours. Après plus de 2 mois, les survivants sont conscients que le seul espoir est d'aller chercher de l'aide. Le 12 Décembre de 1972 , faisant preuve de ténacité et de courage, Nando Parrado , Roberto Canessa et Antonio Vizintin entreprennent d'aller chercher les secours en direction du Chili. Au cours de la troisième journée, Antonio glisse et se blesse. Ils décident alors qu'il doit retourner à l'avion.

Le 20 décembre, après huit jours d'escalade et de marche à travers les Andes, soit 68 jours après l'accident, ils apercoivent des vallées vertes. Puis de l'autre coté du Rio Azufrele, le huaso Sergio Catalán. Il préviendra les autorités le lendemain, après des heures de route à cheval. Les secours sauveront alors seize survivants les 22 et 23 décembre.

LES SURVIVANTS
José Pedro Algorta, 21 ans.
Roberto Canessa, 19 ans.
Alfredo « Pancho » Delgado, 24 ans.
Daniel Fernández, 26 ans.
roberto « Bobby » François, 20 ans.
Roy Harley, 20 ans.
José Luis « Coche » Inciarte, 24 ans.
Álvaro Mangino, 19 ans.
Javier Methol, 38 ans.
Carlos « Carlitos » Páez, 18 ans.
Fernando Parrado « Nando », 22 ans.
Ramon « Moncho » Sabella, 21 ans.
Adolfo « Fito » Strauch, 24 ans.
Eduardo Strauch, 25 ans.
Antonio « Tintin » Vizíntin, 19 ans.
Gustavo Zerbino, 19 ans.

LE RETOUR PARMI NOUS
Les 16 rescapés decident de faire une conference de presse, pour devoiler la verité sur la raison por laquelle ils ont survécu. C'est Pancho Delgado qui s'adresse a la presse:
- «… le jour est arrivé où nous n’avions plus rien à manger, et nous nous sommes dit que si le Christ, pendant la Cène, avait offert son corps et son sang à ses apôtres, il nous montrait le chemin en nous indiquant que nous devions faire de même : prendre son corps et son sang, incarné dans nos amis morts dans l’accident… Et voilà, ça a été une communion intime pour chacun de nous… C’est ce qui nous a aidé à survivre… »
A la fin de cette phrase les 16 rescapes ont aplaudi, et levé les bras au ciel.
Mais certains les condamnent sans appel et beaucoup sont horrifiés, mais l'immense majorité les approuve. Le pape en personne, Paul VI, intervient dans le debat pour dire que l'église catholique leur donne raison; ils n'ont pas commis de péché.

Documentaire 01h51 : Naufragés Des Andes

 


 

Extraits du concert


Enregistrement intégral du concert

 


vignette joan baez

Trois concerts de Joan Baez. Paris 2018, Londres 1965 et Bruxelles 1966, avec une interview de David Lachterman

Londres 1965

BBC Television Theatre, 5 june 1965


Bruxelles 1966

Interview par David Lachterman

Lors de l'émission « Face au Public », en 1966, dans les studios de la RTB (qui ne s'appelait pas encore RTBF)

Studios de la RTB, émission Face au Public du 28 mai 1966


Paris 2018

Olympia 13 juin 2018, lors de sa toute dernière tournée « Fare Thee Well »

Nous étions dans la salle ce jour là. Elle avait demandé au public de sourire, car c'était le jour où ARTE filmait le concert.

 


 

 


 

Le riff de guitare

cover smoke in the water

Le riff est un groupe d'accords répétés inlassablement tout au long du morceau.

Le riff entame souvent le morceau et il en est la signature. Il est tellement présent dans les mémoires, que dès les premières séries d'accords, avant même que le chanteur et les autres instruments n'ait commencé leur partie, on a déjà reconnu le morceau. Il a bien entendu connu ses heures de gloire dans le hard-rock, dans lequel il est très fréquemment présent. Il y est en général joué par le soliste qui y intercale parfois des phrases mélodiques ou des solos de guitare. On le retrouve évidemment souvent chez les précurseurs britanniques du hard-rock, Led Zeppelin ou Deep Purple dès 1968, ou du heavy metal comme Black Sabbath. De par son côté répétitif, même si le fait qu'il soit constitué d'une série d'accords permet de le moduler, il fait partie de la section rythmique du morceau, avec la guitare rythmique, s'il y en a une, la basse et la batterie. Mais le riff n'est pas né avec le hard rock. Il n'est même pas né avec la guitare. Puisque déjà au tout début de la musique baroque, à la fin du XVIe siècle, on retrouve déjà dans les ritournelles des madrigaux, comme ceux de Monteverdi, le côté répétitif de la mélodie, ce qui est assez similaire aux riffs du XXe siècle. 

Et puis le jazz s'en est emparé. Et pas uniquement à la guitare. Voyez le saxophone de Charlie Parker par exemple (Now's The Time). Et le blues (John Lee Hooker - Boogie Chillen). Le Boogie Woogie lui, n'est pratiquement construit qu'autour du riff (comme d'ailleurs plus récemment, la musique électro).

Quand la pop music britannique est arrivée, le riff a fait sont apparition en tant qu'entame et signature musicale, bien que ce fut loin d'être systématique. Mais, si on veut y goûter des exemples frappants, il ne faut pas aller plus loin que Satisfaction des Rolling Stones, et surtout Day Tripper des Beatles, composé entièrement par John Lennon, mais joué par George Harrison à la lead guitar, en y intercalant des lignes mélodiques.

Et puis, avec l'arrivée du hard-rock, le riff est devnu vraiment une partie de plaisir. Tiens, à titre d'exemple, qu'est ce qui relie Montreux à Frank Zappa, à un camion et à Deep Purple ?


 

 


 

Vous le connaissez peut-être. Cela fait plus de 5 ans qu'il tourne dans les hôpitaux de France. Moi, je ne le connaissais pas, jusqu'à l'écoute ce matin d'une conférence sur le cheval dans l'histoire de l'humanité. C'est très émouvant. Si vous ne connaissez pas Peyo, le cheval, je vous invite à la découvrir ici. Il existe plusieurs vidéos sur YouTube complétant celle-ci. Et si vous le connaissez, vous serez peut-être désireux de revoir ceci.

 

Voir sur YouTube

31 janvier 2020 à Forest National - Juste avant que le Covid ne monte d'Italie.

Et maintenant, le 17 mars au Cirque Royal

QUELLE CHANCE !!!

   

Quelques années plus tôt (1974 quand même !), c'était Maxime Le Forestier qui essayait de se frotter à Brassens - déjà !

Derrière eux, c'est Pierre Nicolas, l'ami et contrebassiste de Brassens pendant trente ans. Il a aussi accompagné Brel, Barbara et Trenet. Un Grand monsieur !

 

 


 

Juillet 2021 - Présentation du livre Rappels de Louis Lachenal, incluant la version originale des Carnets du Vertige, et du film Annapurna 1950 de Johan Andrieux

 


 

« Mais, me direz-vous, après le Jannu, que restera-t-il pour apaiser l’appétit de conquête des alpinistes ? Sans doute, d’autres iront-ils affronter des pics peut-être moins hauts, mais plus redoutables encore. Lorsque le dernier aura succombé, comme hier sur les Alpes et aujourd’hui sur les Andes, il restera à conquérir les faces et les arêtes. Non, au siècle de l’aviation, le terrain de jeu des meilleurs grimpeurs n’est pas prêt de trouver ses limites. Pour moi, il faudra descendre les degrés de l’échelle. Mes forces et mon courage ne cesseront de diminuer. Très vite, les Alpes redeviendront les pics terribles de ma jeunesse. Si vraiment aucune pierre, aucun sérac, aucune crevasse ne m’attend quelque part dans le monde pour arrêter ma course, un jour viendra où, vieux et las, je saurai trouver la paix parmi les animaux et les fleurs. Le cercle sera fermé, enfin je serai le simple pâtre qu’enfant je rêvais de devenir… Grenoble, juillet 1961 »

Ainsi se terminent les Conquérants de l'Inutile, le livre autobiographique écrit par Lionel Terray, et terminé, comme on le voit, à Grenoble, la ville où il est né en 1921. Ce livre était tellement bien écrit que beaucoup doutèrent qu'il en fut l'auteur, et qu'il avait plutôt été écrit par un «nègre» de chez Gallimard. Et pourtant, David Roberts, l'auteur de «Annapurna, une affaire de cordée» en fouinant dans la maison de la famille Terray à Grenoble, finit par mettre la main sur le manuscrit des «Conquérants» écrit de la main de Terray, lavant ainsi l’alpiniste de cet affront.

Il faut dire qu’il est diablement bien écrit ce bouquin ! Il y a déjà ce titre… magnifique coup de génie qui sera repris à toutes les sauces dans les chroniques alpines du monde entier. «Les conquérants de l’inutile»… tout est dit… Le reste du livre n’a rien à envier à son titre. On y retrouve sa jeunesse à Grenoble, sa rencontre avec Gaston Rébuffat, le Marseillais né en 1921 comme lui, à Jeunesse et Montagne en 1940, ses qualités tout d'abord de champion de ski, puis la montagne à Chamonix, où il part habiter, où il a une ferme où d'ailleurs Gaston Rébuffat travailla un temps. sa participation à la guerre des Alpes dans la Compagnie Stéphane, en 1944 Puis sa rencontre avec Louis Lachenal, lui aussi, comme Gaston, du même âge que lui. La cordée mythique qu'il a formé avec Lachenal dans le massif du Mont-Blanc et dans les Dolomites de 1945 à 1950, enchaînant les premières ou les records de vitesse, notamment lors de cette fameuse seconde de la face nord de l'Eiger.

Puis, inévitablement, l'Annapurna, ce premier 8000 en 1950. Un exploit que la France voulait accomplir, pour des raisons avant tout politiques, pour vanger, face aux Anglais, l'affront de la collaboration. L'organisation en est donnée à Lucien Devies, le président du Club Alpin. Politiquement, le chef de l'expédition doit être un chef de guerre, et bien sûr également un alpinisme chevronné. Le Parisien Maurice Herzog correspond parfaitement, lui qui a fit partie des Francs Tireurs dans le maquis chamoniard, avec grade de capitaine. Terray le connait d'ailleurs. Herzog a été un de ses compagnons de cordée dans le massif du Mont-Blanc, et c'est par Herzog qu'il a connu la Compagnie Stéphane. Herzog fait fatalement appel aux trois meilleurs guides de Chamonix : Terray, Rébuffat et Lachenal. La cordée Couzy-Schatz, de très bon rochassiers alpins complète les grimpeurs. Enfin le médecin Oudot et Marcel Ichac, cinéaste de montagne aguérri, chargé d'immortaliser l'expédition, complètent l'équipe. Mais dans le bureau du Club Alpin où Devies et Herzog leur font signer leurs contrats, ils doivent signer une clause qu'ils ne peuvent pas refuser : ils n'auront pas le droit d'écrire quoi que ce soit ni faire de conférences sur l'expédition. Herzog en aura l'exclusivité, et la description qu'il en donne, se taillant la part du lion, a par la suite été très contestée. L'expédition tourne au désastre. Retardés par le temps qui leur fallut pour trouver un itinéraire d'accès, la mousson approche. Herzog et Lachenal partent à deux du camp 6 pour installer le camp 7, une toute petite tente, à plus de 7000 mètres, et ils doivent y attendre Terray et Rébuffat qui les suivent d'un jour, pour décider qui formera la cordée d'assaut (celle qui attaque le sommet en premier). Mais Herzog est impatient et ne veut pas attendre. Il décide d'aller au sommet sans attendre Terray et Rébuffat. Lachenal, en guide professionnel, ne se sent pas le droit de le laisser partir seul. De l'attaque du sommet, on connaît peu de choses. Lachenal prend deux photos d'Herzog, brandissant tour à tour un petit drapeau français attaché à son piolet, puis un fanion de Kléber-Colombes, son sponsor. Herzog, lui, prend une photo floue de Lachenal, visiblement de mauvais poil, et renfrogné dans son coin. Lachenal dira que son métier est d'être guide et pas de perdre la vie ou ses membres gelés pour la gloire d'un homme. Les photos ne sont visiblement pas prises au sommet, et au sommet, ils n'ont laissés aucune trace de leur passage. Au moment de redescendre, Herzog enlève ses gants pour consulter une carte. Il les perd. Ils sont emportés par la pente. Il a des chaussettes dans son sac, mais ne pense pas à les mettre. Ils redescendent dans des conditions épouvantables jusqu'au camp 7, où Terray et Rébuffat sont arrivés. Ceux-ci passeront la nuit à les masser pour les réchauffer. Ensuite, ils redescendent. Ils savent que Couzy et Schatz les attendent au camp 4. Mais dans les bourrasques de vent et de neige, ils s'égarent. Ils passent la nuit dans une crevasse pour y être abrités. Au matin, le temps est clair, et ils retrouvent Couzy et Schatz partis à leur recherche. Lachenal a les orteils gelés. Herzog, non seulement les orteils, mais aussi les doigts, à cause des gants perdus. Ils mettront des semaines pour atteindre la civilisation. Lachenal sera amputé des orteils. Son métier de guide est terminé. Herzog est amputé des orteils mais aussi de plusieurs doigts. Mais lui, la montagne n'est pas son métier. La presse ne reconnaitra que son mérite personnel. Surtout Paris Match. Il écrit «Annapurna, premier 8000», qui sera un best-seller. Il donnera de nombreuses conférences et connaitra la consécration en devenant ministre de de Gaulle. Lachenal écrira dès 1951, sa propre version dans Les Carnets du Vertige, mais les éditeurs le refuseront. Il s'adonne à la vitesse. En voiture et à ski. Et à peine 5 ans plus tard, en descendant du Mont-Blanc à ski, il tombe dans une crevasse et y fait une chute de 28 mètres. La chute est mortelle. Gérard Herzog, le frère de Maurice, se précipite chez l'épouse de Lachenal, pour emporter Les Carnets du Vertige, qu'il amende copieusement. Les Herzog achètent le silence de son épouse Adèle et de ses deux enfants Jean-Claude et Christian, en veillant à l'éducation de ceux-ci. La version de Herzog de l'expédition sera néanmoins très fortement contestée, par l'enquête du journaliste David Roberts, cité plus haut, par Yves Ballu, le biographe de Gaston Rébuffat (Gaston Rébuffat qui détestait Herzog) et par les Carnets de Vertige eux-mêmes qui paraîtront finalement, dans leur version non-expurgée, chez Michel Guérin, en 1996. La propre fille de Maurice Herzog, Félicité, donnera elle, un portrait peu brillant de son père dans son livre « Un Héros », publié chez Grasset en 2012.

Après l'Annapurna, Rébuffat restera principalement dans les Alpes, où il reprendra son métier de guide, et surtout perfectionnera les techniques d'alpinisme, jouant un rôle important dans l'amélioration des techniques d'escalade artificielle.

Lionel Terray lui, aura envie d'une vie aventureuse, et deviendra le plus célèbre alpiniste de très haute montagne, dans l'Himalaya, dans les Andes et en Alaska, avec notamment le Fitz-Roy et le Chacraraju dans les Andes, le Makalu et le Jannu dans l'Himalaya, et le Mont Huntington en Alaska.

Et finalement, tristement, c'est dans le Vercors, à deux pas de chez lui, qu'il perdra la vie en 1965, à 44 ans en compagnie du jeune guide Marc Martinetti, qui l'avait accompagné au Mont Huntington, l'année précédente. Ils avaient choisi de faire l'escalade de la Fissure en Arc de Cercle du Gerbier. Une escalade difficile, certes, mais qui était très largement à leur portée. On sait qu'ils avaient franchi les parties les plus difficiles, faisant appel à de l'escalade artificielle, car des témoins les ont aperçu en fin d'après-midi aux deux-tiers de la montée, au delà des difficultés. On retrouvera leurs corps de nuit au pied de la falaise. On pense qu'ils approchaient du sommet, mais on ne connaîtra jamais la raison de leur chute. Sans doute une pierre a-t-elle arrêté sa course, comme il le craignait en terminant l'écriture des Conquérants de l'Inutile.

Tout ceci est raconté dans le film ci-dessous, que j'ai monté à partir de plusieurs documents d'archives :

 

Les Étoiles de Midi est une sorte de documentaire-fiction, filmé en 1958 par Lionel Terray lui-même, et par Marcel Ichac, celui-là même qui fut le cinéaste de l'Annapurna. Terray en est le personnage central Il comporte des scènes d'ascensions de Terray avec divers compagnons (et bien sûr, avec Marcel Ichac jamais très loin) et des scènes de pure fiction comme celes qui s'inspirent de ses mois de guerre des Alpes passés dans la Compagnie Stéphane, en 1944.

 

Soirée de présentation de la réédition des Conquérants de l'Inutile, par les éditions Paulsen Michel-Guérin, en 2017 à Chamonix

 


 

Rébuffat est Marseillais. Tout jeune, il apprend à grimper en autodidacte dans les calanques. Il rencontre Lionel Terray à 19 ans (ils ont le même âge) durant les quelques mois passés à Jeunesse et Montagne. Avec Terray, il commencera la découverte de la haute montagne. Il travaille d'ailleurs un moment dans le ferme de Terray et finit par se faire accepter par la Compagnie des Guides de Chamonix, malgré que ce ne soit pas facile pour un non-Savoyard. Il commence à engranger les premières, dès 1943, accompagné souvent de son ami, l'ineffable violoncelliste-humoriste-alpiniste Maurice Baquet. C'est avec lui qu'il effectuera une première sur l'a pointe sud de l'aiguille du midi, par la voie encore appelée aujourd'hui « Voie Rebuffat-Baquet ». C'est lui aussi qu'on voit debout sur la toute petite tribune du Pic du Roc, sur une photo devenue célèbre, et qui fait partie des 156 photos décrivant l'humanité, placée dans les sondes Voyager 1 et 2. Le film Horizons Gagnés commence d'ailleurs par cette image. Lionel Terray, lui, rencontre dans la même période Louis Lachenal, et formera une cordée mythique avec lui, enchainant les premières ou les records de vitesse, dans les années 1945-1950. Terray grimpait en force, malgré disait-il, qu'il était trop lourd, avec une musculature noueuse, et des bras trop court. Tout au contraire, Gaston Rébuffat est grand, longiligne, léger, avec des jambes d'échassier, et des doigts ayant la force de tenailles. Il a le physique parfait pour la grimpe. Il grimpe d'ailleurs avec une grande élégance, qui semble même souvent nonchalante. Mais il est extrêmement technique et prend un minimum de risques.
Les trois grands guides de Chamonix, Terray, Rébuffat et Lachenal, seront choisis pour accompagner Maurice Herzog pour l'ascension de l'Annapurna, le premier 8000, en 1950. Mais ils devront signer un contrat leur interdisant tout écrit et toute conférence sur l'expédition. Expédition, qui malgré que Herzog et Lachenal atteigne le sommet, sans prévenir les autres, alors que la mousson commence, tourne au désastre à la descente. Ils seront sauvés par Terray et Rébuffat, qui arrivait au dernier camp, alors que les deux autres, sur ordre d'Herzog, l'avaient déjà quitté pour le sommet. Terray et Rébuffat les sauveront et leur permettront de redescendre jusque dans la vallée. Rébuffat ne supportait pas Herzog. Lachenal non plus, qui a du être amputé des orteils et pour qui la carrière de guide fut ainsi terminée, alors que justement, il considérait qu'Herzog prenait par simple gloire, des risques inconsidérés, alors que pour lui, son métier de guide passait avant la gloire de vaincre un sommet.
Cette rancoeur contre Herzog aura des conséquences sur les choix de Rébuffat. Alors que Terray multiplie les courses en très haute montagne, dans l'Himalaya et les Andes, comme l'ont fait d'autres grands comme Bonatti ou Desmaison, lui décide de rester dans le massif du Mont-Blanc et de contribuer aux améliorations des techniques d'escalade. C'est en grande partie à Gaston Rébuffat qu'on doit le développement de l'escalade artificielle. N'étant qu'un skieur modeste, il ne sera pas, comme la majorité des guides, moniteur de ski en hiver. Il en profitera plutôt pour écrire de nombreux livres sur la montagne, mais aussi sur sa Provence, donnera des conférences et préparera plusieurs films de montagne, tournés pour la plupart par le cinéaste de montagne, Georges Teirraz.
Contrairement à beaucoup d'autres de ses amis, Gaston Rébuffat ne connaitra par la mort d'une chute en montagne. Il est mort allongé, à l'hôpital de Bobigny, à 64 ans, d'une maladie très rare chez l'homme : un cancer du sein.

 

 

 

 


 

La science donne à celui qui y consacre son travail et ses recherches beaucoup de satisfaction, à celui qui en apprend les résultats, fort peu. Mais comme peu à peu toutes les vérités importantes de la science deviennent ordinaires et communes, même ce peu de satisfaction cesse d’exister : de même que nous avons depuis longtemps cessé de prendre plaisir à connaître l’admirable Deux fois deux font quatre. Or,si la science procure par elle-même toujours de moins en moins de plaisir, et en ôte toujours de plus en plus, en rendant suspects la métaphysique, la religion et l’art consolateurs : il en résulte que se tarit cette grande source du plaisir, à laquelle l’homme doit presque toute son humanité. C’est pourquoi une culture supérieure doit donner à l’homme un cerveau double, quelque chose comme deux compartiments du cerveau, pour sentir, d’un côté, la science, de l’autre, ce qui n’est pas la science : existant côte à côte, sans confusion, séparables, étanches : c’est là une condition de santé. Dans un domaine est la source de force, dans l’autre le régulateur : les illusions, les préjugés, les passions doivent servir à échauffer, l’aide de la science qui connaît doit servir à éviter les conséquences mauvaises et dangereuses d’une surexcitation. — Si l’on ne satisfait point à cette condition de la culture supérieure, on peut prédire presque avec certitude le cours ultérieur de l’évolution humaine : l’intérêt pris à la vérité cessera à mesure qu’elle garantira moins de plaisir ; l’illusion, l’erreur, la fantaisie, reconquerront pas à pas, parce qu’il s’y attache du plaisir, leur territoire auparavant occupé : la ruine des sciences, la rechute dans la barbarie est la conséquence prochaine ; de nouveau l’humanité devra recommencer à tisser sa toile, après l’avoir, comme Pénélope, détruite pendant la nuit. Mais qui nous est garant qu’elle en retrouvera toujours la force ?

 
Extrait de Humain, trop humain
 

Tu vois, d'ici on voit le Mont Blanc sur son versant italien, avec les Grandes Jorasses à droite et le Dôme du Goûter à gauche.

 Avec David on regarde le Mont Blanc

 

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Pourtant nous sommes bien en France, à une extrémité du Parc National de la Vanoise, avec l'Aiguille du Fruit dans notre dos et la vallée de Bozel droit devant.

Mais regarde la carte. Là-bas, la frontière entre la France et l'Italie suit toute la crête du Mont-Blanc puis forme une large boucle autour de la vallée de Courmayeur et du Val D'Aoste avec le Parco Nazionale Gran Paradiso qui prolonge, côté italien le Parc de la Vanoise où nous nous trouvons.

J'aime beaucoup l'endroit où nous sommes. Nous sommes exactement au bord du Parc, dans une petite poche sur son côté ouest, qui entoure l'aiguille du fruit.

Il y fait calme. Peu de monde passe ici. Et on y a une des plus belles vues sur le Mont-Blanc. Les Grandes Jorasses, l'aiguille et le col du Géant, et sur l'avant, sur le versant italien, les aiguilles blanche et noire de Peuterey. 

Quand je regarde le Mont-Blanc, même d'aussi loin, je ne peux m'empêcher de penser à l'Italien Riccardo Cassin, qui fut le premier, en 1938, à atteindre le sommet des Grandes Jorasses par sa face nord, sur l'éperon Walker tout à droite. Cassin qui s'illustra aussi souvent dans l'Himalaya, mais qui ne participa pas à la grande expédition italienne du K2 pour raisons de santé. Contrairement à cet autre géant italien, Walter Bonatti, qui s'illustra dans les Alpes, l'Himalaya et les Andes, tout comme Lionel Terray. Je pense à Pierre Allain, qui fut de la deuxième à l'éperon Walker, et le premier sur la face nord des Drus et de la première expédition française dans l'Himalaya. Et puis le Marseillais Gaston Rébuffat, de la troisième au sommet des Grandes Jorasses, qui fut un des trois guides dans la fameuse expédition de l'Annapurna de 1950, qui fut si dramatique pour les vainqueurs. Et les deux autres de ces guides, qui formèrent une cordée mythique entre 1945 et 1950, Lionel Terray et Louis Lachenal. Lachenal, le plus doué de sa génération, disait Terray, qui dut abandonner l'alpinisme car il laissa ses orteils gelés dans l'Annapurna. Il est mort accidentellement à ski 5 ans plus tard, après un ultime retour à la montagne. Dans cette Noire de Peuteray précisément, guidé par Gaston Rébuffat, qui y amena aussi son ami, l'ineffable alpiniste-violonceliste Maurice Baquet. Cette Noire de Peuterey, dont la face nord fut vaincue par une autre cordée mythique des années 1950. Celle de l'autre Marseillais René Desmaison et le jeune Jean Couzy. Desmaison, cet autre grand des trois chaînes, Alpes, Himalaya et Andes, et spécialiste des courses hivernales. Et Jean Couzy, hyper doué, à tel point qu'il participa aussi à l'Annapurna. Il ne fut jamais professionnel. La guerre, puis la volonté de devenir Polytechnicien, l'en ont empêché. Il se tuera jeune, dans une ascension facile (comme Terray), à 35 ans à peine.
Lionel Terray, qui avec Louis Lachenal, efectua tant et tant de premières dans les Alpes et les Dolomites, fut de la quatrième à l'éperon Walker avec son compagnon de cordée. Ainsi que de la seconde au sommet de la face nord de l'Eiger, toujours avec Lachenal, seulement précédés par la cordée de l'Allemand Anderl Heckmair. Après l'Annapurna, alors que Rébuffat, profondément dégouté par Herzog, resta surtout à Chamonix pour y perfectionner les techniques, surtout la grimpe artificielle, Lionel Terray lui mena une vie aventureuse à collectionner les premières dans l'Himalaya, où il emmena Couzy à deux reprises, et surtout dans les Andes. Avant de se tuer dans une course facile, dans la fissure en arc-de-cercle du Gerbier, à deux pas de sa maison natale, avec son copain Marc Martinetti, alors qu'on pense qu'ils avaient déjà atteint le sommet de la falaise. C'était en 1965. Il avait 44 ans.

En voyant la Noire de Peuterey, je repense aussi à la jeune champione belge, Chloé Graftiaux, qui s'y est tuée à la descente à cause d'une chute de pierre et d'une chute de 600 mètres. C'était en 2010. Elle avait 23 ans et voulait devenir guide. Et puis, notre grand champion belge des Dolomites, Claude Barbier, que les Italiens appelaient "Il divino Claudio". Qui invitait parfois Lionel Terray à venir s'entrainer à Freÿr, et qui lui aussi perdit la vie très jeune, à 39 ans, alors qu'il nettoyait la roche d'Yvoir des herbes qui encombraient la voie.

claudio barbier et lionel terray a freyr
Claudio Barbier et Lionel Terray à Freÿr

 

Et les anciens bien sûr. Comment, face au Mont-Blanc, ne pas penser à Jacques Balmat qui en fit le tout premier l'ascension,en 1786. Et Michel Croz, cet autre guide français qui, en 1865, amena l'Anglais Edward Whymper dans la première ascension victorieuse du Cervin, avant de se tuer dans une chute collective dans la redescente. 
Je pourrais en citer de nombreux autres. Notamment le Suisse Ueli Steck, cet hyper-recordman de la vitesse en grimpe solitaire, qui voyait dans cette vitesse, un gage de sécurité contre les éléments. Lui aussi s'est tué très récemment, à 40 ans, en préparant une expédition au Népal. 
Beaucoup sont morts jeunes de leur passion de Conquérants de l'Inutile, qui était souvent leur métier, comme aimait à le rappeller Louis Lachenal. Quelques-uns ont vécu très vieux comme Maurice Herzog (93 ans), ou Anderl Heckmair (98 ans), et surtout Riccardo Cassin devenu centenaire, et qui ne nous a quitté qu'en 2009, 71 ans après avoir été le premier au sommet des Grandes Jorasses.

Alpinistes

Riccardo Cassin
Walter Bonatti
Lionel Terray
Pierre Allain
Gaston Rebuffat
Louis Lachenal
Maurice Baquet
René Desmaison
Jean Couzy
Anderl Heckmair
Chloé Graftiaux
Claudio Barbier
Jacques Balmat
Michel Croz
Ueli Steck
  • Riccardo Cassin
  • Walter Bonatti
  • Lionel Terray
  • Pierre Allain
  • Gaston Rebuffat
  • Louis Lachenal
  • Maurice Baquet
  • René Desmaison
  • Jean Couzy
  • Anderl Heckmair
  • Chloé Graftiaux
  • Claudio Barbier
  • Jacques Balmat
  • Michel Croz
  • Ueli Steck
  • Mt Blanc Sud leg

    J'ai beaucoup randonné dans la Vanoise, mais c'est un des endroits que je préfère. J'y suis venu plusieurs fois, pour y faire le tour de l'Aiguille du Fruit, et en logeant soit dans le petit refuge des Lacs Merlet, soit, un peu plus bas, dans le plus grand refuge du Plan, où il arrivait de pousser les tables pour y danser après souper. Comme vous le voyez, le chemin continue droit devant, puis oblique sur la gauche pour parcourir le côté nord de l'Aiguille du Fruit, face au domaine de Moriond, qu'on appelle aussi Courchevel 1650. Sur toute cette zone, on a une aussi belle vue sur le versant italien du Mont-Blanc.

    Alors, quand le moment viendra où d'une façon ou d'une autre, je me casserai la pipe, c'est dans cette zone que je désire me répandre. Et bien sûr, cela nécessitera votre aide, car mes jambes ne me porteront plus.. Fatalement. Donc, choississez un endroit un peu à l'écart de ce petit cemin, où pas grand monde ne passe, parmi les bouquets de joubarbes, où seules quelques marmottes curieuses viendront me regarder en prenant leur part de soleil, et d'où, de temps en temps je pourrai saluer un chamois qui apparaîtra au sommet d'un rocher. Surtout prenez soin de ne pas me cacher le Mont-Blanc. Ni les Grandes Jorasses. Car eux, ils seront encore là quand l'homme aura déjà plié bagage.

    parcoursPour y accéder, c'est facile. Il n'y a qu'à suivre le chemin et refaire ma rando autour de l'Aiguille du Fruit. Montez en voiture dans la vallée des Allues jusqu'à la toute fin de la route, dans le parking du bout de Mottaret (A). Là, entrez dans la réserve naturelle de la Tueda, où vous pourrez voir de superbes pins cembro (qui contiennent du cembrane, ce diterpène que javais étudié pendant ma thèse). Contournez le lac et dirigez-vous, après être passé sur le petit pont de bois du doron (le torrent) des Allues, vers le sentier ascendant (2) qui vous emmène vers le Parc de la Vanoise.  Suivez le Doron, jusqu'au refuge du Saut (3), où quelques bancs vous autoriserons un petit moment de repos. Si c'est le printemps, l'eau du doron est transparente. Si c'est l'été ou le début de l'automne, l'eau sera laiteuse, car le gypse abondant dans les roches des alentours se dissout dans l'eau du doron et est transporté jusqu'au bas de la vallée. Si c'est l'hiver, n'y montez pas. Car vous pourrez arriver en raquettes jusquà ce refuge du Saut, mais la suite sera inaccessible. Derrière le refuge, le chemin continue le long du doron en direction du Col du Soufre, un endroit riche en phosphore, argent et soufre, et où on jouit d'un magnifique panorama sur le glacier de Gébroulaz, source du doron, d'un côté, et sur le Lac Blanc de l'autre.
    Mais ce ne sera pas cette fois votre chemmin, bien qu'il en vaille la peine. Cette fois, continuez sur votre droite devant le refuge, en montant vers le Col de Chanrouge (4). De Mottaret au Saut, vous serez montés de 1700 à 2100m. À Chanrouge, vous serez à 2530 m. Jusque là donc, un dénivellé de 830 m, et vous vous trouvez au sud-est de l'Aiguille du Fruit.
    De là, vous parcourez un long chemin vers le Nord, qui descend en pente douce en suivant le ruisseau des Avals. Vous arriverez à un embranchement situé à 2320 m. À droite, le sentier descend en suivant le ruisseau des Avals vers le refuge du Grand Plan. Quittez ce chemin, et montez par le chemin de gauche en direction des Lacs Merlet. Vous remontez ainsi jusqu'au petit refuge des Lacs Merlet, à 2410 m (5), juste à côté des deux petits (mais très profonds) lacs Merlet. Vous pouvez y faire étape. La vue sur les lacs et les Glaciers de la Vanoise y est superbe. La nourriture est bonne, les douches sont bien et les toilettes chimiques sont top. Mais attention, prenez la précaution de réserver car ils ne peuvent accueillir que 14 personnes. Sauf si vous avez amené votre tente, car les aires de refuges sont les seuls endroits où on peut camper dans les parcs nationaux. Et même dans ce cas, vous pourrez manger au refuge.

    Après le refuge, continuez vers le Nord dans le vallon à droite du roc Merlet, en montant jusqu'à 2500 m. C'est là que vous trouverez le sentier et la vue sur le Mont-Blanc. Vous arrivez enfin à l'endroit où je désire m'étendre (6). Mais en prenant à gauche, le long du chemin de Chanrossa, la vue est toujours aussi splendide.
    Vous me laissez quelque pert par là. N'oubliez pas d'y placer un cairn, pour marquer l'endroit. Mais il vous faudra sans doute repasser chaque année pour maintenir le cairn en état, jusqu'au jour où l'oubli aura fait son chemin.

    Vous pouvez maintenant continuer la boucle autour de l'aiguille du fruit. Inutile de descendre jusque dans le vallon, comme l'indique le petit plan. Vous pouvez rester au plus près de la crête en passant par pierreuses et herbages pour monter jusqu'au col du Fruit (B). Là, vous vous trouverez sur une petite crête où vous prendrez un petit moment de repos. Pas très long, car il y fait très venteux, sur ce petit couloir entre côté nord et côté sud. Vous descendrez la pierreuse en pente raide qui vous ramène vers le sud au doron des Allues. Vous franchissez le petit pont de bois qui vous fait passer sur la rive gauche où se trouve le chemin. Vous le prenez sur la droite et vous redescendez vers Mottaret.


    Bonne promenade.

     

    Le voyageur contemplant une mer de nuages de Caspar David Friedrich, 1818

    Le voyageur contemplant une mer de nuages
    Caspar David Friedrich,1818, Kunsthalle de Hambourg.