Museo dell'Opera del Duomo
Le museo dell'Opera del Duomo est le musée de l'Œuvre de la cathédrale Santa Maria del Fiore et du baptistère Saint-Jean-Baptiste. Il accueille les traces des projets successifs et les œuvres d'art déplacées au cours des siècles.
Situé à l'arrière de la cathédrale, il rassemble un noyau très important de la statuaire gothique et Renaissance ainsi qu'une des plus grandes collections au monde de l'œuvre de Donatello.
Le musée conserve également les projets et dessins de la construction du centre historique, deux salles consacrées à Filippo Brunelleschi et divers outillages (poulies, échafaudages…) ayant servi à l'érection de la cathédrale.
Vu de l'extérieur, c'est un batiment moyen-âgeux, construit en 1296 pour servir d'Opera del Duomo, c'est à dire l'Œuvre de la cathédrale, "Œuvre" devant être pris ici au sens d'Ouvrage. On y gérait les travaux de construction de a cathédrale, du campanile et du baptistère. Puis quand la cathédrale fut terminée en 1436 avec l'achèvement de la coupole de Brunelleschi, on y géra alors les travaux d'entretien de l'ensemble. C'est également là que Michel-Ange sculpta son David, qui se trouve maintenant au Musée de l'Académie.
En 1891, une partie de l'espace fut transformé en musée. Ca musée a été radicalement rénové en 2015. Il est conçu comme un parcours didactique pour découvrir les lieux et les artistes qui ont donné vie au complexe monumental de l'Opéra, berceau de la Renaissance, et il est aujourd'hui l'un des musées les plus importants au monde, tant pour la valeur et le nombre d'œuvres d'art conservées à l'intérieur que pour l'avant-garde architecturale et technologique de ses environnements et de son équipement muséographique. Ici sont conservés les chefs-d'œuvre originaux de l'art qui, au cours de sept siècles, ont décoré ses monuments : de Michel-Ange à Donatello, Brunelleschi, Ghiberti, Luca delle Robbia et bien d'autres.
Plus de 6 000 mètres carrés de surface structurés en 28 salles et répartis sur trois étages : un cadre spectaculaire capable de mettre en valeur des chefs-d'œuvre uniques au monde, présentés de manière adéquate et fidèle selon le sens pour lequel ils ont été créés. Un concentré de foi, d'art et d'histoire qui n'a pas d'égal dans le monde.
Le musée s'est progressivement enrichi des oeuvres d'art originales du complexe, surtout depuis les inondations de 1966 qui ont fortement endommagé nombre d'entre elles, dont les portes du baptistère de Ghiberti, et surtout la Marie Madeleine en bois de Donatello, seule oeuvre en bois sulptée en ronde-bosse de l'artiste, qui se trouvait à l'intérieur du baptistère, qui y a été très endommagée, mais qu'on a pu entièrement restaurer, et qui occupe à elle seule le centre d'une des pièces du rez-de chaussée.
Une autre salle exceptionnelle du musée est la salle du Paradis. Elle est également située au rez-de-chaussée, mais s'étend sur toute la hauteur du bâtiment. Elle reprend les éléments de la place qui à la Renaissance, était située entre la cathédrale et le baptistère, et qui était appelée "Place du Paradis" car c'était le chemin emprunté par les futurs baptisés qui allaient ainsi obtenir leur accès au Paradis.
On y trouvait l'ancienne façade gothique commencée par le premier architecte Arnolfo di Cambio, mais jamais achevée, ne couvrant qu'environ un tiers de la hauteur de l'édifice. Cette façade était composée de nombreuses niches abritant des statues, dont beaucoup furent sans doute réalisées par Arnolfo lui-même. Cette façade fut démolie en 1587. La raison de cette démolition n'est pas claire, mais il semble qu'elle soit née de la volonté des Medicis, revenus au pouvoir en 1512, cette fois comme Grands Ducs de Toscane, de construire une nouvelle façade qu'ils puissent juger digne de leur prestige. De nombreux projets furent présentés depuis la fin du XVIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, par des artistes renommés, parmi lesquels Jean de Bologne. Ces projets rivalisaient d'austérité, ce qui correspondait à l'époque, puisque la mode était maintenant aux façades baroques. Comme nous l'avons vu précédemment, il aura fallu attendre la fin du XIXe siècle pour que fut érigée la façade actuelle, oeuvre d'Emilio de Fabris, en harmonie avec le campanile et le baptistère.
Fort heureusement une grande partie des statues qui ornaient l'ancienne façade furent conservée, si bien que la salle du Paradis abrite maintenant sur un de ses côtés, une reconstitution de l'ancienne façade, et les statues originales conservées on trouvé leur place dans les niches reconstituées.
De l'autre côté de la place, se trouvait bien évidemment le baptistère et sa porte est, due à Lorenzo Ghiberti. C'est d'ailleurs du fait du nom de la place, mais aussi par la volonté de faire un jeu de mot exprimant la magnificence de cette porte, que Michel-Ange et Gioriogio Vasari nommèrent cette porte "Porte du Paradis", plus d'un siècle après sa construction. La porte originale ainsi que les deux autres portes originales du baptistère, la porte nord de Ghiberti et la porte sud d'Andrea Pisano, ont maintenant également rejoint cette salle du Paradis et font face à la reconstitution de la façade d'Arnolfo.
Une autre salle exceptionnelle est la Galerie du Campanile située au premier étage. Elle contient tous les originaux des scultures des trois premiers étages du campanile : les 44 hexagones et les losanges des deux premiers étages, attribués à Andrea Pisano pour la plupart, mais aussi à Luca della Robbia et à Giotto, ainsi que les 16 statues monumentales du troisième étage représentant les prophètes d'Israel, pour la plupart de Pisano, Donatello et Nanni di Bartolo. Les scultures sont arrangées dans l'ordre où elles étaient disposées sur le campanile, en commençant par sa face est, et en tournant dans le sens anti-horlogique ouest-sud-est-nord.
Lors des travaux de rénovation du rez-de-chaussée du nouveau Museo dell'Opera, en décembre 2012, une micro-architecture enterrée particulière est apparue : une sorte de puits cylindrique avec une couverture en forme de dôme, qui est désormais exposée dans la salle 5 : la « Galerie de sculptures ». Cet ouvrage a la caractéristique impressionnante d’être construit en briques disposées avec la célèbre technique du « chevron », la même « inventée » par Brunelleschi pour ériger la coupole de la Cathédrale. Il est vraisemblable qu'il s'agisse là d'une étude préliminaire de Brunelleschi lui-même pour perfectionner sa technique.
L'Opera del Duomo possède un très beau site web, très complet, en anglais et en italien, explorant de manière exhaustive les 4 édifices de l'Œuvre, à savoir la cathédrale Santa Maria del Fiore et sa coupole, le campanile de Giotto, le baptistère dédié à Saint Jean le Baptiste, le Saint-Patron de Florence, et bien sûr le Musée de l'Opéra. Toutes les oeuvres d'art sont documentées. Pièce par pièce et étage par étage dans le musée. Nous allons donc y pénétrer par sa porte d'entrée en cliquant sur l'image de sa façade, ci-dessous :
Une liste complète des sculptures des trois premiers étages du campanile est aussi reprise sur la page Wikipedia en italien